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INTRODUCTION.
Choisy-sur-Seine, en raison n de son ancien aage et son impotence n, aban­donne son bien à ses enfants, à charge par eux de l'héberger et entretenir, tt bien et honnestement et suffisamment, selon son estat, lui bailler aux bonnes festes quelques deniers pour faire ses oblations, le faire confesser et administrer ses sacrements, et lui donner la sépulture dans l'église dc Choisy, auprès de sa femme n (n° 2326). Quelquefois les donateurs entremêlent l'expression de leurs désirs de considérations philosophiques sur l'instabilité des choses de ce monde. C'est le cas de la veuve d'un tailleur de Paris qui, envisageant avec effroi sa caducité, son grand age et débi­lité de sa personne, qui l'empêchaient de vaquer à ses affaires, et considérant aussi ct les peines, tribulations et malversations qu'elle voit par chacun jour régner au monde, auxquelles elle ne peut résister sans offenser Dieu et faire le destroyement de son âme», se décide à abandonner à ses filles mariées ses maisons et ses rentes, avec son mobilier, à charge de pourvoir à son entretien (n° lt575).
Parfois, des vieillards, atteints d'infirmités incurables et restés seuls au monde, étaient très heureux de rencontrer chez des étrangers, des voisins, des amis, quelques âmes charitables qui voulaient bien accepter la charge de leur personne. Nous citerons ùne pauvre veuve, âgée et frappée de cécité, qui fait donation à Jean de Marne, libraire, .de tous ses biens, notamment de ses droits sur le banc que ce libraire occupait dans le Palais, aux pieds de la statue du roi Pépin, à charge par lui de la loger, de la nourrir à sa table, de lui donner une personne pour la conduire, et de la gratifier, chaque dimanche, de 12 deniers pour ses menues nécessités, et de 2 sols tournois aux fêtes solennelles (n° 3653).
Lorsque des gens âgés se trouvaient au déclin de leur vie, sans famille pour prendre soin de leurs personnes et veiller à leurs affaires, ils avaient recours aux communautés religieuses. C'est ainsi qu'un marchand de vins de Paris et sa femme, «considerans leur ancien aage, la variété et insta­bilité de ce niohde, désirans de tous leurs cueurs applicquer le résidu de leurs jours et vie au service de Dieu, voullans éviter de tout leur povoir lesabbuz et vanitez de cedit monde et eulx disposer à bien mourir n, don­nent au couvent des Filles-Dieu tous leurs biens, notamment k maisons neuves entre les portes Saint-Denis et Montmartre, au lieu dit la Ville-